vendredi 30 novembre 2012

Chamonix

Durant les années 50 et 60 j'ai fait des séjours nombreux à Chamonix. Je résidais à l'hotel des guides, un petit hôtel situé en plein centre, contre la Poste et la plus grande charcuterie de la cité et devant La Potinière, brasserie unique et célèbre. Gérard Géry disait que La Potinière et la charcuterie représentaient les deux plus gros magots de Chamonix. L'hôtel appartenait à un guide avec qui je m'étais lié d'amitié et qui est venu me voir à Marseille. Ma chambre, toujours la même, était au deuxième étage et donnait sur l'Arve, grondante de galets, et bien sûr sur les Aiguilles, le Mont Blanc. Les grimpeurs célèbres à l'époque allaient plutôt à l'Hôtel de Paris qui jouxtait celui des guides.
J'étais copain avec Robert Parago qui récemment a reçu un piolet d'or, et Lucien Berardini. Mais aussi Paul Payot, guide et photographe d'une lignée centenaire. Payot est venu à Marseille et nous avons grimpé dans les calanques. Une de mes amies Annie Flechon était célèbre à "Cham", très jolie et excellente alpiniste, nous sommes allés ensemble à L'Arête du Moine, à l'Aiguille verte, pour nous amuser.

Gérard Gery dans les Calanques


Mes amis Jean-Pierre Lindenmeyer et Pierre Temain y ont fait avec plaisir de nombreux séjours.

Photos à venir.

Annie et Patricia étaient là bien sûr. J'ai fait grimper Pat sur le versant du Brevant.

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Je rencontrais souvent Pierre Mazeaud, qui fut un excellent alpiniste et ministre des sports. Il avait été l'un des survivants du drame au Pilier du Frenay et m'en a laissé un long récit.
A cette époque je rencontrais souvent Lionel Terray. Après ses tournées de conférences où il grossissait il me demandait un peu en secret de faire avec lui une "bavante" pour perdre du poids. Je me souviens que nous sommes partis un matin par le premier train du Montenvers. Par la Vallée Blanche nous sommes allés au refuge d'Envers des Aiguilles en haut d'une paroi de deux cents mètres

Photo


Au retour à la balance de la gare du Montenvers il avait perdu quatre kilos.
C'était l'époque où Gaston Rebuffat construisait son châlet au Brévant avec une grande ouverture sur les Drus. Je lui ai donné un coup de main.


photo brouette


Rebuffat était membre de la grande compagnie des guides de Chamonix où il était estimé mais il avait des différends avec les employés municipaux de son quartier qui l'hiver s'arrangeaient pour bloquer sa sortie routière par un mur de deux mètres.


mercredi 14 novembre 2012

St Sever

De St Sever j'ai le souvenir de l'énorme église Abbatiale qui paraissait nous écraser, des magasins sous les arcades et d'une délicieuse pâtisserie où l'on se retrouvait le dimanche après la messe de 11 heures. Ma grand-mère, Maria, était là toute de noir vêtue et des espadrilles passées au blanc éclatantes à ses pieds.
J'ai le souvenir du "château", c'était un petit et beau château de ville. Il avait appartenu au Général Lamarque qui avait sa statue équestre dans un magnifique jardin arboré de tilleuls centenaires qui dominait l'Adour: Morlane.
Le Château appartenait alors à une famille de notables, les Capdeville. Dans le grand jardin qui entourait ce château des paons évoluaient. J'allais les voir souvent et leur plumage en majesté me fascinait.
De St Sever me reviennent les baignades dans l'Adour et les soirées adolescentes où se conjuguaient les premières émotions.
Pour y aller depuis Marseille, je revois le train aux escarbilles que mon frère et moi récoltions en ouvrant les fenêtres du vieux wagon.
De St Sever je revois aussi en mémoire la reine des courses landaises (pas de mise à mort) le double jeu de quilles à six et surtout à neuf, renflées à leur mlieu, qui avaient la taille d'un homme. (c'est tout du moins l'impression que j'en avais)
Il y avait aussi un bar de plein air où l'on y servait le vin blanc acide de la Chalosse. Ce fut là mon premier vin.
Mon frère et moi et tous les cousins Dubrou avions des bicyclettes qui étaient l'objet de belles périgrinations. Autour de St Sever les fermes étaient nombreuses dans ce pays riche. Mais, survivance de l'ancien régime elles appartenaient à des aristocrates dont le Marquis de Gallard. Avec mon frère nous nous étions improvisés électriciens et nous intervenions un peu partout dans les fermes par un petit travail électrique sous baguette. On nous payait en foie gras et en bocaux de cèpes.
Mon cousin Roger est en apprentissage dans la rue principale chez le tailleur de St Sever. Je le revois assis en tailleur sur sa table de travail. Ces trois ans d'apprenti en ont fait un grand dans ce métier et il est devenu à Paris une valeur sûre. Il habillait les grands et surtout les élus. Nous ne nous sommes pas vus bien souvent au cours de ces années mais lors de la cure d'Odette à Dax nous sommes allés à Urrugne en plein pays basque où ils avaient une grande maison.


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Avec lui nous sommes allés à Font Arabi.