mardi 18 septembre 2012

Démocraties populaires

J'ai parcouru en journaliste pour des reportages les dites "démocraties populaires": Pologne, Bulgarie, Roumanie, Hongrie, etc... J'ai grimpé dans les monts Tatra à l'invitation du club alpin. Les frontières à l'époque étaient très fermées. Au retour de ces escalades un fonctionnaire a fouillé mes bagages et a trouvé ma corde de trente mètres. "Cable électrique ! c'est très grave !" Heureusement le chef de poste était un alpiniste et il a admiré la première corde de neuf millimètres en nylon qu'il rencontrait.

Sur ces routes encore très peu habitées sinon sauvages et tout juste empierrées j'ai rencontré sur le plateau du Montenegro une Rolls, dans laquelle un britannique et son épouse, de Stratford upon Evon "Nous sommes presque les descendants de Shakespeare", m'a t'il dit en riant, et nous avons bu extrait du coffre un excellent champagne.

Odessa

J'avais demandé à voir les cavaliers Kirghizes dans l'énorme steppe. Je me suis donc retrouvé dans un petit Iliouchine (style Dakota) qui était bourré de voyageurs, de cageots de poules et de coqs. L'avion vole bas au dessus d'une ligne de chemin de fer. On voit des wagons désarticulés. Un certain émoi dans l'avion "ce sont des bandits, me dit la fonctionnaire qui m'accompagnait depuis Moscou. Il y en a beaucoup ? Oui, beaucoup beaucoup!"

jeudi 6 septembre 2012

Retour d'URSS

De retour de ces voyages en "démocraties populaires" qui n'avaient rien de démocraties ni de populaire, j'avais, avec bien des précautions parlé des mendiants de Moscou et d'ailleurs et des douces propositions sur la promenade arborée à Odessa. Je l'ai écrit et le journal a reçu des sacs: on y disait " ce n'est pas possible". Ce l'était pourtant. Au journal Georges Righetti le directeur m'avait dit " tu es un très bon journaliste et je t'apprécie, tu es un bon observateur mais pour l'instant garde ça pour toi "

Budapest

Dans les années 50 j'étais dans les beaux quartiers de Budapest, c'est à dire Buda sur la colline. Une intellectuelle m'a dit: "nous sommes en état de mort politique, et pas que pour nous"

Aragon

Dans les années 50 à la fête de La Marseillaise à Gemenos il y avait selon notre écrit cent mille personnes. C'était exagéré mais à peine. Alain Cuny y disait des poèmes d'Aragon. Celui-ci est monté sur la scène, l'a interrompu: "Alain dit fort bien ces poèmes mais moi je trouve que je les dis mieux !"

Le train de Moscou à Odessa

En URSS, j'étais dans ce train qui mettait 36 heures pour relier Moscou à Odessa. Un paysan m'a sorti de son sac une pomme reinette délicieuse. "C'est une pomme michourinienne qui n'a pas réussi !" Autour d'Odessa j'ai vu des cavaliers Kirghiz qui jouaient avec leur cheval d'une manière absolument extraordinaire. Au même endroit j'ai vu un troupeau de bisons, les soviétiques de l'époque prétendaient séparer les heures de nourriture pour les espèces pour éloigner les prédateurs. Ceci basé sur une constatation réelle du chien de Pavlov.
Science prolétarienne et science bourgeoise: Georges Cognot qui était un philosophe de très bon niveau et lu à la direction du parti communiste avait demandé à Touki de lui faire une conférence sur le thème "science prolétarienne et science bourgeoise" . Touki et Dominique se sont élevés et Toussaint Desanti n'a jamais fait cette conférence. Ensuite Touki et Dominique ont quitté le parti.