mercredi 22 août 2012

Moi

De moi à moi en dehors de la conscience. C'est plutôt un rencontré dans le vécu.
C'est ainsi que je vis normalement (mot stupide) dans le quotidien et du quotidien. Mais je fais appel à une culture, la Grèce de Périclès au IVe siècle avant JC et tout le bazar qui s'ensuivit par dessus l'épisode de ce Jésus de Nazareth pour qui j'ai un faible. Savait t'il qu'il ouvrait une pensée féconde ? J'en doute. Donc le promeneur que je suis va de l'admirable Homère à Vezelay et ses arc-boutants romans, au guépard, au curé de Carry que je trouve intéressant et étrange Michel Savalli, à la récente Nina dont un petit débat dans la nuit d'Aout m'a fait dire: je me régale.
Reste ce temps retrouvé qui foisonne en réalité passée mais présente. Je suis là et je m'y retrouve dans cette fameuse mystification de la conscience de soi.
Reste ces répetitions soudaines que sont les souvenirs douloureux qui accompagnaient la perte d'un être humain ou non dans ce qu'il est convenu d'appeler la mort.
Reste cet avenir qui se déploie, issu de ma volonté et d'une imagination créatrice (Bergson).
Reste tant et tant.

Philosophie

Dans les années 50, Dominique et Touky habitaient à Paris un immeuble du XVIIIe où tout était en bois y compris le vaste escalier qui conduisait aux étages. Dominique et Marguerite Duras étaient amies-ennemies, Marguerite venit souvent voir les Desanti. Après d'assez longues soirées, Marguerite Duras me demandait de la raccompagner, elle était une dévoreuse et j'étais parait-il une jolie proie. Au moment où je partais avec Marguerite, Dominique me soufflait à l'oreille "Fais très vite, je te surveille à ma montre!"

Vie Universitaire

Hiver 1943, Aix en Provence.
Mes professeurs: André Palliard, tenant de la chaire de philo et Louis Lavelle et Ernest Psichari "l'homme du désert".
Nous sortions de la salle enfumée des "Deux Garçons" où l'on travaillait au chaud, il y avait un très gros poële, et où l'on bridgait, pour une promenade dans la nuit étoilée d'hiver conduite par le prof. Il discourait tout en marchant, c'était de la bonne philo et il s'arrêtait tout à coup: une question ? J'étais toujours un peu agressif et amusé "ça c'est Dubrou !" et il enchaînait "désolé de vous contredire chèr élève, mais vous n'y êtes pas du tout!" Dans le noir, j'essayais de mémoriser sa réponse.

mercredi 1 août 2012

Armée

J'avais rendez-vous avec Dominique Desanti à l'extérieur du Café de Flore, face à l'église de St Germain des Prés. Jean-Paul Sartre est passé, il l'a appelé et nous avons échangé quelques mots.
Ce même jour j'avais rendez-vous avec un officier dépendant de Michel Debré, ministre des armées.
Je devais visiter Taverny. C'était le centre de la défense aérienne française et des premiers Mirage IV et autres. Le centre se trouvait à vingt mètres de profondeur et j'ai assisté sur écran à un exercice d'interception. Là on m'a dirigé pour ma région à un officier qui assurait les relations avec la presse, le colonel Pelisson. C'est par lui que j'ai pu accéder au plateau d'Albion au dessus d'Apt, où se trouvaient une douzaine de missiles balistiques, portée 3000 km c'est à dire Moscou. La guerre froide commandait. Au plateau d'Albion on m'a assuré que je pouvais descendre le long d'une fusée par un petit ascenseur. C'était étonnant et donnait le frisson.
Je suis allé ensuite à Rustrel au pied du plateau où se trouvait le poste de commandement. J'ai vu là après un cheminement par un petit train le local où se trouvaient deux officiers. L'ordre de tir en cas de conflit nucléaire venait du président de la république selon un fameux code qui existe toujours. En cas de riposte d'un tir nucléaire sur le plateau d'Albion les officiers pouvaient sortir par un système de couloirs digne des pyramides. Mais pour aller où ? "Comme tout le monde", me dirent t-ils, en ajoutant "c'est le pari de la dissuasion. Ca marche ou ça ne marche pas".
Dans ce théâtre dramatique et stupide les choses aujourd'hui ont-elles changé ?

Le Colonel Pelisson


J'ai fait partie d'une commission à la direction du parti communiste sur l'armée et la nation. Je suis allé trois fois place du colonel Fabien pour un avis sur l'armée. J'y ai rencontré chaque fois Georges Marchais.