mercredi 1 août 2012

Armée

J'avais rendez-vous avec Dominique Desanti à l'extérieur du Café de Flore, face à l'église de St Germain des Prés. Jean-Paul Sartre est passé, il l'a appelé et nous avons échangé quelques mots.
Ce même jour j'avais rendez-vous avec un officier dépendant de Michel Debré, ministre des armées.
Je devais visiter Taverny. C'était le centre de la défense aérienne française et des premiers Mirage IV et autres. Le centre se trouvait à vingt mètres de profondeur et j'ai assisté sur écran à un exercice d'interception. Là on m'a dirigé pour ma région à un officier qui assurait les relations avec la presse, le colonel Pelisson. C'est par lui que j'ai pu accéder au plateau d'Albion au dessus d'Apt, où se trouvaient une douzaine de missiles balistiques, portée 3000 km c'est à dire Moscou. La guerre froide commandait. Au plateau d'Albion on m'a assuré que je pouvais descendre le long d'une fusée par un petit ascenseur. C'était étonnant et donnait le frisson.
Je suis allé ensuite à Rustrel au pied du plateau où se trouvait le poste de commandement. J'ai vu là après un cheminement par un petit train le local où se trouvaient deux officiers. L'ordre de tir en cas de conflit nucléaire venait du président de la république selon un fameux code qui existe toujours. En cas de riposte d'un tir nucléaire sur le plateau d'Albion les officiers pouvaient sortir par un système de couloirs digne des pyramides. Mais pour aller où ? "Comme tout le monde", me dirent t-ils, en ajoutant "c'est le pari de la dissuasion. Ca marche ou ça ne marche pas".
Dans ce théâtre dramatique et stupide les choses aujourd'hui ont-elles changé ?

Le Colonel Pelisson


J'ai fait partie d'une commission à la direction du parti communiste sur l'armée et la nation. Je suis allé trois fois place du colonel Fabien pour un avis sur l'armée. J'y ai rencontré chaque fois Georges Marchais.

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