vendredi 28 octobre 2011

Discussion avec François Falco

C'était une discussion après repas. Cependant l'acte d'écrire fait devenir plus grave ce qui était (et pas n'était) qu'un long échange bien souvent sur le mode amusé.

Notre place, nous finis dans l'infini. Comment concevoir cet infini qui n'est que l'univers. Cet univers seul depuis le big-bang. Faut-il croire: "avant il n'y avait rien parce qu'il n'y avait aucun événement." Ces événements qui instrumentent le temps. Et qui lui donnent une réalité pour le temps qui ne peut en avoir. Il n'est qu'un concept dans un débat. Ce débat entre deux compagnons définis dans l'infini. Les âges d'une réalité: l'univers est né il y a quinze milliards d'années. La Terre boule de gaz a commencé à se densifier il y a trois milliards d'années. L'humain a un million d'années. Au train où va le dommage porté à son existence, sa durée de vie peut-elle être encore d'un million d'années ? Rien n'est moins sûr.
L'épisode de l'humain avec son intelligence est grandi par l'action, par l'histoire de ce qu'il faut appeler une espèce. Le terme est impropre. C'était une création accidentelle d'un futur antérieur.
Dans cette longue discussion, le plaisir qu'elle procure et quelques certitudes de passage, nous nous sommes trouvés avec François comme un peu ballottés par nous-mêmes et nous l'avons ainsi voulu.

Je pensais à Mr Test de Paul Valery et à des soirées tardives dans la nuit à Paris rue de Bievre chez Touky avec D'ormesson, Roger-Paul Droit (alors tout jeune), Dominique, Antoine Grisoni et autres gens de qualité.
On y a parlé un jour de ce qui est devenu un livre: "Philosophie, un rêve de flambeur" et ce point zéro qui est loin d'être inerte annonce une exigeance d'activité. Encore faut-il en découvrir les règles, disions nous. Et, je me souviens de cette soirée comme si elle était d'hier où Touky disait: "la première approche du rapport entre espace et temps". C'est une manière d'aborder l'acte de philosophie.

Avec François nous nous sommes posés comme des diseurs amusés et cependant attentifs, personnages finis jouant avec l'infini et bien sûr dans l'infini.
Et il n'était pas si mal notre jeu.