En 1943, je faisais mes études de Philo à Aix avec André Paliard, Louis Lavel et Ernest Psicari et les gaullistes de l'époque nous avaient contactés pour nous donner l'adresse d'un Maquis un peu spécialisé si l'on peut dire dans les intellectuels. Avec mon ami Lazare Godzahl nous sommes partis pour la première adresse: La Couvertoirade au Larzac. Nous avons rencontré le commandant Barraud un officier d'active qui avait réuni du monde autour d'un canon.Il nous faisait marcher au pas dès l'aube. Nous sommes partis.
Deuxième étape, le Maquis CFL, d'inspiration socialiste ou par la suite j'ai cotoyé Gaston Deferre. Ce maquis avait un siège à St Etienne Vallée Française et ensuite à Florac. Les parachutages d'armes m'ont permis de boire l'un des meilleurs Whiskies de ma vie !
Troisième étape, les résistants mineurs du bassin minier d'Alès. Ils s'appelaient les sangliers. Ils nous avaient contactés pour entrer dans leur organisation armée.
En poursuivant mes études à Aix je suis retourné à plusieurs reprises dans ce maquis et au mois de Juin 1944 nous avons essayé d'arrêter la montée de la division das reich qui remontait de Toulouse vers la Normandie où l'on se battait. Là j'ai participé à la bataille du col de la Madeleine.
(Voir l'article souvenir de guerre, avril 2012)
Une vie
jeudi 20 novembre 2014
La Marseillaise
On a dit "journal d'opinion". Il est vrai qu'une opinion, celle de la gauche clairvoyante, supportait ce journal. Mais il était en fait un quotidien normal avec sa réussite, ses échecs et sa vie propre.
La Marseillaise a pris dès sa présence une place importante dans la situation de transmission au plus grand nombre des éléments de la vie et des idées.
Ce fut un tout très vite nouveau. Ce quotidien a pris une place de référence. Que l'on soit d'accord ou non, ce qui était écrit était pour les gens sérieux intéressant. La Marseillaise a eu très vite le plus grand nombre de journalistes réunis en plusieurs points. A Marseille bien sûr mais aussi en forte rédaction à Toulon, Montpellier, Béziers et Avignon. Son tirage a atteint dans les années 50 le chiffre de 180000 exemplaires.
Ainsi fut largement diffusée une forme de pensée qui relevait de la liberté et de la recherche. Les conseils de rédaction quotidiens étaient, parfois "dans le bruit et la fureur" des lieux de réflexion.
Mais pour moi comme pour d'autres de mes camarades, nous avons fui le mécanisme trop facile souvent de la pensée unique.
Au plan politique sous les grandes arcanes de la gauche chacun pensait "pour soi et pour tous", tout au moins on s'y employait. Exercice difficile qui fut l'objet de bien des ruptures. En ce qui me concerne je prônais une grande ouverture de réflexion et de contact. Ainsi par exemple après une critique que je fis du "dieu à Marseille" ce monseigneur qui est maintenant le Cardinal Etchevery, pris l'habitude de m'inviter à l'archevêché. J'y rencontrai des prêtres aux multiples questions. Cette rencontre informelle s'établissait autour d'un déjeuner toujours succulent. Nous étions décontractés et gais.
Ainsi un enrichissement parfois étonnant y présidait.
A ce point de ma mémoire et du sens non biblique, je CROIS que La Marseillaise était un bon journal et qu'il a représenté, d'une façon parcellaire peut-être, un essai honnête et valable.
Tout comme sont les strates archéologiques, ce journal qui fût le mien demeure en un tendre souvenir. Il a laissé quelque chose.
La Marseillaise a pris dès sa présence une place importante dans la situation de transmission au plus grand nombre des éléments de la vie et des idées.
Ce fut un tout très vite nouveau. Ce quotidien a pris une place de référence. Que l'on soit d'accord ou non, ce qui était écrit était pour les gens sérieux intéressant. La Marseillaise a eu très vite le plus grand nombre de journalistes réunis en plusieurs points. A Marseille bien sûr mais aussi en forte rédaction à Toulon, Montpellier, Béziers et Avignon. Son tirage a atteint dans les années 50 le chiffre de 180000 exemplaires.
Ainsi fut largement diffusée une forme de pensée qui relevait de la liberté et de la recherche. Les conseils de rédaction quotidiens étaient, parfois "dans le bruit et la fureur" des lieux de réflexion.
Mais pour moi comme pour d'autres de mes camarades, nous avons fui le mécanisme trop facile souvent de la pensée unique.
Au plan politique sous les grandes arcanes de la gauche chacun pensait "pour soi et pour tous", tout au moins on s'y employait. Exercice difficile qui fut l'objet de bien des ruptures. En ce qui me concerne je prônais une grande ouverture de réflexion et de contact. Ainsi par exemple après une critique que je fis du "dieu à Marseille" ce monseigneur qui est maintenant le Cardinal Etchevery, pris l'habitude de m'inviter à l'archevêché. J'y rencontrai des prêtres aux multiples questions. Cette rencontre informelle s'établissait autour d'un déjeuner toujours succulent. Nous étions décontractés et gais.
Ainsi un enrichissement parfois étonnant y présidait.
A ce point de ma mémoire et du sens non biblique, je CROIS que La Marseillaise était un bon journal et qu'il a représenté, d'une façon parcellaire peut-être, un essai honnête et valable.
Tout comme sont les strates archéologiques, ce journal qui fût le mien demeure en un tendre souvenir. Il a laissé quelque chose.
lundi 13 octobre 2014
Philo
Je suis en train d'écrire Ma Vie mais il faut bien savoir que ce qui est ranimé par la mémoire, ce qui est écrit du passé est toujours une adresse au présent.
mercredi 30 juillet 2014
Odile
Ma première rencontre avec Odile Savajols-Carles fut dans le cadre des "fantasmes communistes" dans le domaine culturel. Il était donné que par la force du "parti" on intervenait partout et on pouvait être à l'origine d'une création artistique. C'était le réalisme, celui d'après la révolution. Des peintres et de très bons s'y risquaient, dont Edouard Pignon et Picasso qui avait lui, tiré ce réalisme au travers de sa vision splendide.
Donc j'étais là dans une manifestation où l'on remarquait la présence de François Billoux. Il y avait Odile dont les recherches déjà étaient loin de cette obscure affirmation: réalisme socialiste ça voulait dire quoi ?
Odile m'a plu d'emblée par son visage chiffonné et son parler précis et tranquille. Elle avait plu également à François Billoux qui l'entourait de prévenances. Elle venait du Poitou où elle avait terminé des études de lettres mâtinées de philosophie et avait rencontré son mari Jean dans une chorale. Son mari, un homme charmant, était inspecteur des impôts et avec courage avait entrepris une action militante sous l'égide de l'action CGT. Il y avait créé un syndicat qui gràce à ses qualités prospéra rapidement.
En ce qui me concerne j'avais un peu oublié Odile lorsque je la vis reparaître dans une sortie calanques auprès de mon ami Lazare Godzahl. Je grimpais déjà avec Gaston Rebuffat et je pris vite l'ascendant dans notre petite troupe. Odile avait des dons physiques mais aussi surtout, je m'en aperçus vite, une belle volonté. Là elle s'était laissée encorder avec moi et je l'avais entraînée tout de suite dans une petite escalade. Je l'avais emmenée sur la Grande Candelle. Nous avions descendu le Val Vierge et je l'avais guidée sur l'arête de Cassis, escalade difficile qui se termine sur les grandes parois du Devenson. Que dire ? A partir de là elle a pris une place dans l'étrange intelligence qu'elle savait susciter. J'ai été invité chez elle dans la petite et attachante maison du boulevard Verd, avec son jardin et un néflier. Elle y faisait un succulent gateau avec des biscuits bruns. Très vite un attachement est né, elle a voulu que je connaisse leur grande maison de Solans près d'Aubagne et cet Esparron mythique. Là une belle maison de paysan assise sur une étable édifiée en pierres sèches.
A partir d'Esparron elle m'a fait connaître les champs de lavande et la sauvage montagne de son rêve: le mourre de Chanier. L'eau sourdait de la montagne battue par les vents et y créait à ses pieds de tendres oasis où poussaient des arbres graciles et une herbe fournie. C'était miraculeux. Ce fut l'un de ses premiers cadeaux et surtout elle m'a fait entrer dans son lieu secret d'où était issue sa vision créatrice qui trouvait une réalité par la peinture. "ce ne sont que des recherches" me disait elle mais j'y trouvais un abouti parfois éblouissant.
Le fil de ces années se perd à présent dans l'infini du temps. Mais il fut regards, paroles et cette vie toujours recherchée et recommencée.
Odile m'a fait connaître sa mère, la fine Moutie. Son père qui allait grimper en Oisans trouvant la course classique de la neige après dix kilomètres à pied.
J'ai rencontré ses frères, cadres à la Société Marseillaise de Crédit, et bien de ses amis.
Avec Odile nous avona à l'époque réalisé une série qui s'appelait "sur la chaussée des grandes Alpes" ou nous avions rencontré, certains étaient de mes amis, les plus grands grimpeurs de l'époque. Mais aussi nous avons réalisé des livres d'enfant. Nous sommes allés à Paris au Palais royal chez un éditeur. Parmi ces livres il y avait "Marius le pêcheur et les oursins" mais aussi des chats "minou raou".
Donc j'étais là dans une manifestation où l'on remarquait la présence de François Billoux. Il y avait Odile dont les recherches déjà étaient loin de cette obscure affirmation: réalisme socialiste ça voulait dire quoi ?
Odile m'a plu d'emblée par son visage chiffonné et son parler précis et tranquille. Elle avait plu également à François Billoux qui l'entourait de prévenances. Elle venait du Poitou où elle avait terminé des études de lettres mâtinées de philosophie et avait rencontré son mari Jean dans une chorale. Son mari, un homme charmant, était inspecteur des impôts et avec courage avait entrepris une action militante sous l'égide de l'action CGT. Il y avait créé un syndicat qui gràce à ses qualités prospéra rapidement.
En ce qui me concerne j'avais un peu oublié Odile lorsque je la vis reparaître dans une sortie calanques auprès de mon ami Lazare Godzahl. Je grimpais déjà avec Gaston Rebuffat et je pris vite l'ascendant dans notre petite troupe. Odile avait des dons physiques mais aussi surtout, je m'en aperçus vite, une belle volonté. Là elle s'était laissée encorder avec moi et je l'avais entraînée tout de suite dans une petite escalade. Je l'avais emmenée sur la Grande Candelle. Nous avions descendu le Val Vierge et je l'avais guidée sur l'arête de Cassis, escalade difficile qui se termine sur les grandes parois du Devenson. Que dire ? A partir de là elle a pris une place dans l'étrange intelligence qu'elle savait susciter. J'ai été invité chez elle dans la petite et attachante maison du boulevard Verd, avec son jardin et un néflier. Elle y faisait un succulent gateau avec des biscuits bruns. Très vite un attachement est né, elle a voulu que je connaisse leur grande maison de Solans près d'Aubagne et cet Esparron mythique. Là une belle maison de paysan assise sur une étable édifiée en pierres sèches.
A partir d'Esparron elle m'a fait connaître les champs de lavande et la sauvage montagne de son rêve: le mourre de Chanier. L'eau sourdait de la montagne battue par les vents et y créait à ses pieds de tendres oasis où poussaient des arbres graciles et une herbe fournie. C'était miraculeux. Ce fut l'un de ses premiers cadeaux et surtout elle m'a fait entrer dans son lieu secret d'où était issue sa vision créatrice qui trouvait une réalité par la peinture. "ce ne sont que des recherches" me disait elle mais j'y trouvais un abouti parfois éblouissant.
Le fil de ces années se perd à présent dans l'infini du temps. Mais il fut regards, paroles et cette vie toujours recherchée et recommencée.
Odile m'a fait connaître sa mère, la fine Moutie. Son père qui allait grimper en Oisans trouvant la course classique de la neige après dix kilomètres à pied.
J'ai rencontré ses frères, cadres à la Société Marseillaise de Crédit, et bien de ses amis.
Avec Odile nous avona à l'époque réalisé une série qui s'appelait "sur la chaussée des grandes Alpes" ou nous avions rencontré, certains étaient de mes amis, les plus grands grimpeurs de l'époque. Mais aussi nous avons réalisé des livres d'enfant. Nous sommes allés à Paris au Palais royal chez un éditeur. Parmi ces livres il y avait "Marius le pêcheur et les oursins" mais aussi des chats "minou raou".
lundi 9 septembre 2013
La Guerre
En 1945, au sortir de la clandestinité (2eme région militaire ftp) les anciens ont été convoqués au camp du Valdahon à la frontière Suisse. On nous a équipés et habillés en américains, on nous a incorporés dans la première armée française commandé par de Lattre de Tassigny. On nous a laissé nos grades (moi lieutenant) et on nous a envoyés sur le front, les allemands tenaient toujours la rive gauche du Rhin. Ce fut un carnage. En ce qui me concerne j'ai rampé doucement à l'envers et je suis revenu vers un poste de commandement. Là un officier après avoir vu mes papiers m'a dit : "le pays n'a que faire d'un héros mort, il vaut mieux que vous l'aidiez en poursuivant vos études. Je vous démobilise."
France Navigation
J'ai fait dans les années 50 la connaissance d'un ami des il s'agissait du Marquis Méandre de Sugny. Il avait créé une société: France Navigation. Au moment de la guerre d'espagne il fournissait des armes à la république espagnole. Avec ma Renault décapotable, j'avais emmené le marquis et Dominique dans un hôtel que je connaissais au dessus de Grasse.
L'origine de l'argent de John
Notre mère a essayé d'obtenir des dommages de guerre sur une grande villa et un terrain à Cabourg avec l'aide de l'avocat Michel Pezet, tout jeune, et ils se rendent ensemble à Cabourg. Pezet est intervenu et a fini par obtenir le quart de la valeur de cette villa détruite et du terrain boisé qui était autour. Ma mère l'a transmis immédiatement à mon frère qui était en train d'acheter rue de Verdun à Marseille une scierie. Il l'a faite raser pour construire un immeuble avec au cinquième étage un grand appartement. John a commencé à ouvrir un important garage avec l'aide d'un suisse qui s'appelait Soudan. Ce garage est devenu aujourd'hui Renault Verdun. Fort de cet appui original mon frère m'avait dit: tu auras pendant des années une rétribution normale, que je fixe à 1000€.
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