La féminité créatrice, bien sûr, mais aussi un accompagnement de cette création, par exemple les lionnes: la tétée et la chasse.
Ma mère qui était d'une grande famille d'origine belge, les Dewachter, fut d'une branche plus ou moins ruinée. Elle se battait pour des dommages de guerre, une grande villa à St Malo et un grand terrain. Pour vivre elle s'était établie couturière. J'ai encore ses grands ciseaux. Annie, Odile (professeur de lettres et peintre, Annie Flechon, France Rastoin, Dominique Desanti, Jacqueline de Grandmaison.
vendredi 4 janvier 2013
John
John, mon frère. Il est mort le 12 décembre 2012 à 16h dans sa grande maison d'Aix. Jeanine était auprès de lui, il pleuvait et le 15 décembre les obsèques ont eu lieu à 10h à la cathédrale d'Aix en Provence avec comme officiants deux pénitents. J'étais là près de son cercueil. Il a été inhumé ensuite dans le somptueux cimetière de Puyricard.
C'est un autre moi-même, jusqu'au bout si ce n'est à l'extrême fin quand il ne me reconnaissait plus. Il avait quitté le monde de la connaissance par sa mémoire sclérosée. Mon frère fut là sans cesse. Lui me situait dans la tendresse, une grande tendresse attentive. J'étais "son petit frère chéri".
Nous avons vécu très proches ou en contact continu tout ce morceau de siècle depuis notre tendre enfance, c'est à dire après les années 1920 pour moi et 1921 pour lui. Je refusais l'idée de sa mort. Je ne l'avais pas intériorisée, à tel point que lorsque Patricia est venue tout exprès d'Aix à Carry et m'a dit "John est parti" j'ai cru sur le moment qu'il était parti dans cette colline où il aimait se promener avec son chien. J'ai assisté aux obsèques dans la grande cathédrale d'Aix-en-Provence, officiée par deux pénitents et ensuite à la mise en terre dans ce cimetière luxueux à Puyricard. Mais en rentrant à Carry je me suis surpris à une image: lui seul dans cet immense lieu. J'étais dans une sorte d'effroi et d'une grande tristesse. Une image est sortie de cet arrachement. Mais je suis en train de la retrouver dans une solide réalité, celle de la mémoire. Les images sont là et c'est la vie. Dans l'appartement de la rue Louis Astruc à Marseille nous partagions le trajet par la place Jean Jaurès, sa butte aux magnolias et son bassin circulaire pour la descente vers le Lycée Thiers. Un Lycée de belle qualité au nom d'un personnage affreux, le massacreur de la commune et l'homme de l'occupant Allemand déjà... Je retrouvais mon jeune frère parfois aux récréations où il était l'objet de railleries infantiles méchantes a cause de sa chevelure abondamment bouclée.
Mais, retournement, Cette chevelure dénichée par Pagnol lui a valu deux ou trois films: Merlusse, où il était Pic, Cigalon, tourné à la Treille etc..
Des images encore, nous préparions nos devoirs et nos interrogations sur un tableau noir que ma mère avait fait installer dans la cuisine.
Il y eut les Scouts, moi plus que lui aux Routiers. J'étais avec Lazare et Balivet, lui avec ses amis et une famille de cheminots dont il épousera plus tard la fille.
A Thiers j'ai eu un professeur de Français, Varin, qui a été fusillé sous l'occupation. Je faisais du Latin et du Grec. John déjà faisait un peu d'argent, il m'avait prété son vélo, avec lequel nous sommes partis dans le Vercors avec Lazare.
J'ai été présenté au concours général en Français et aux jeux floraux de Toulouse.
C'est un autre moi-même, jusqu'au bout si ce n'est à l'extrême fin quand il ne me reconnaissait plus. Il avait quitté le monde de la connaissance par sa mémoire sclérosée. Mon frère fut là sans cesse. Lui me situait dans la tendresse, une grande tendresse attentive. J'étais "son petit frère chéri".
Nous avons vécu très proches ou en contact continu tout ce morceau de siècle depuis notre tendre enfance, c'est à dire après les années 1920 pour moi et 1921 pour lui. Je refusais l'idée de sa mort. Je ne l'avais pas intériorisée, à tel point que lorsque Patricia est venue tout exprès d'Aix à Carry et m'a dit "John est parti" j'ai cru sur le moment qu'il était parti dans cette colline où il aimait se promener avec son chien. J'ai assisté aux obsèques dans la grande cathédrale d'Aix-en-Provence, officiée par deux pénitents et ensuite à la mise en terre dans ce cimetière luxueux à Puyricard. Mais en rentrant à Carry je me suis surpris à une image: lui seul dans cet immense lieu. J'étais dans une sorte d'effroi et d'une grande tristesse. Une image est sortie de cet arrachement. Mais je suis en train de la retrouver dans une solide réalité, celle de la mémoire. Les images sont là et c'est la vie. Dans l'appartement de la rue Louis Astruc à Marseille nous partagions le trajet par la place Jean Jaurès, sa butte aux magnolias et son bassin circulaire pour la descente vers le Lycée Thiers. Un Lycée de belle qualité au nom d'un personnage affreux, le massacreur de la commune et l'homme de l'occupant Allemand déjà... Je retrouvais mon jeune frère parfois aux récréations où il était l'objet de railleries infantiles méchantes a cause de sa chevelure abondamment bouclée.
Mais, retournement, Cette chevelure dénichée par Pagnol lui a valu deux ou trois films: Merlusse, où il était Pic, Cigalon, tourné à la Treille etc..
Des images encore, nous préparions nos devoirs et nos interrogations sur un tableau noir que ma mère avait fait installer dans la cuisine.
Il y eut les Scouts, moi plus que lui aux Routiers. J'étais avec Lazare et Balivet, lui avec ses amis et une famille de cheminots dont il épousera plus tard la fille.
A Thiers j'ai eu un professeur de Français, Varin, qui a été fusillé sous l'occupation. Je faisais du Latin et du Grec. John déjà faisait un peu d'argent, il m'avait prété son vélo, avec lequel nous sommes partis dans le Vercors avec Lazare.
J'ai été présenté au concours général en Français et aux jeux floraux de Toulouse.
Nous deux chez Patricia
Inscription à :
Articles (Atom)